C’est le jour J, vous avez pris la décision de vous lancer sur les appels d’offres 🚀 ! Problème : Vous ne savez même pas définir ce qu’est un appel d’offres… Pire encore, vous ne savez pas comment vous y prendre, par quoi commencer… Bref, vous avez l’impression qu’une montagne se dresse face à vous. Pas de panique, vous êtes au bon endroit ! Cet article vous donne toutes les clés pour vous lancer sereinement sur les marchés publics.
Vous apprendrez ce qu’est un appel d’offres (sa définition), vous comprendrez tous les sigles utilisés par l’acheteur public (CCTP, CCAP, BPU… 😶🌫️) et saurez comment trouver puis répondre à un marché public. Restez bien jusqu’à la fin de notre article, un bonus 🎁 vous y attend.
Qu’est-ce qu’un appel d’offres ?
Première question et première réponse de Normand “ ça dépend “ 🤯. Oui ça dépend car il existe 2 grands types d’appels d’offres qu’il convient d’analyser séparément.
Bien sûr, nous pourrions donner une définition généraliste de l’appel d’offres : “procédure selon laquelle un acheteur (privé ou public) demande à plusieurs entreprises de lui faire, par écrit, une proposition commerciale”.
Cette définition de l’appel d’offres ne pourrait se suffire à elle seule. D’abord parce qu’elle est trop généraliste. Ensuite parce qu’elle ne tient pas compte des 2 types d’appels d’offres, publics et privés 👇.
Définition d’un appel d’offres privé
Contrairement aux marchés publics, ces appels d’offres sont lancés par une personne morale de droit privé. En bref une entreprise.
Ces appels d’offres sont généralement lancés par des grands groupes privés et ce quel que soit le secteur d’activité. De nombreuses PME franchissent également le pas en lançant des appels d’offres sur certains sujets clés : informatique, matières premières, flotte automobiles, assurances 🚗…
Un conseil : Prospecter les PME / ETI / Grands groupes pour être référencé dans leurs bases de données fournisseurs. Ainsi, vous serez surement consulté lors de la passation d’un appel d’offres privé sur votre secteur d’activité.
À l’inverse des marchés publics, le processus d’appels d’offres privés n’est pas public. Autrement dit, vous ne serez pas informé de la passation d’un appel d’offres privé à moins d’être référencé chez le donneur d’ordre.
Appel d’offres public définition
Également appelé marché public, les appels d’offres publics sont encadrés par la loi via, notamment, le code des marchés publics ( = code de la commande publique). Et oui, il existe également un code pour les appels d’offres publics 😒.
La définition des marchés publics est inscrite dans la loi ⚖️, nous n’allons donc pas inventer la poudre : contrats conclus à titre onéreux par un ou plusieurs acheteurs publics avec un ou plusieurs opérateurs économiques, pour répondre à leurs besoins en matière de travaux, de fournitures ou de services
Quelles différences entre marché public et appel d’offres privé ?
Il existe plusieurs différences mineures. Concentrons-nous sur les différences fondamentales qu’il existe entre un marché public et un appel d’offres privé :
- Appels d’offres privés : acheteur privé (entreprise, association…) + procédure privée,
- Marchés publics : acheteur public ( = pouvoir adjudicateur) + procédure publique.
Retenez bien ces deux éléments, ils sont primordiaux pour comprendre la différence.
En outre, dîtes-vous bien une chose : si vous savez répondre à un marché public, vous saurez répondre à un appel d’offres privé. Le formalisme est similaire sur de très nombreux points.
Intéressons-nous donc de plus près aux appels d’offres publics 👇.
Marché public et commande publique
Appels d’offres publics, marchés publics, commande publique… Ça fait beaucoup de terminologies différentes 🤯. On parle de la même chose, pas de panique !
La commande publique, c’est quoi ?
Vous êtes bien attaché ? En 2020, la commande publique en France, c’est 71 milliards d’euros. Oui, on parle en dizaine de milliards 🤑. Que comptabilise t’on dans ces 71 milliards d’euros ?
Et bien tous les contrats à titre onéreux signés par les acheteurs publics en France 🇫🇷.
Également connus sous le nom de marché public, ces contrats sont de différentes natures :
- acquisition de fournitures,
- prestation de services,
- réalisation de travaux…
ℹ️ Un conseil : Quel que soit votre métier, votre activité, dîtes-vous bien qu’il existe fréquemment un besoin chez les acheteurs publics auquel vous pouvez répondre.
Les acheteurs publics, c’est qui ?
À travers ces quelques lignes, nous allons essayer de tirer le portrait type d’un acheteur public 🕵️♀️, également appelé pouvoir adjudicateur. Je suis persuadé que vous en connaissez déjà une grande majorité !
La très grande majorité des acheteurs publics sont des personnes morales de droit public.
Sans connaître votre vie, je peux vous assurer que vous avez déjà eu affaire à ce genre de personnes morales :
- Petit, vous êtes allés à l’école pendant plusieurs années, puis au collège et au lycée,
- Plus grand, vous avez peut-être eu la chance de fréquenter les bancs de l’université…
Tout au long de votre vie en France 🇫🇷, vous aurez la chance de bénéficier de services publics et de fréquenter des acheteurs publics : mairies, universités, hôpitaux, chambres de métiers, chambres de commerce, syndicats des ordures ménagères, régions, communautés de communes, sécurité sociale, URSSAF…
Toutes les structures précédemment citées font partie de la famille des acheteurs publics. Tenez-vous bien, on en recense plus de 130 000 En France.
Au sein de ces structures, vous rencontrerez bien souvent une organisation spécifique au secteur. Dîtes-vous bien une chose : la structuration d’un acheteur public et différente de celle d’une entreprise privée. Vous y trouverez des directions spécifiques en fonction de l’acheteur, des élus, des fonctionnaires…
Un conseil : Avant de vous lancer sur les appels d’offres, essayez de savoir à quel type d’acheteur votre service est le plus profitable (petit ville, grande région, hôpitaux, université, crèche…)
Les grands principes de la commande publique
Se lancer sur les appels d’offres requiert la compréhension de certaines bases permettant de mieux comprendre les décisions des acheteurs publics. En effet, et lors de la passation d’un marché public, ces derniers doivent suivre 3 grands principes :
- La liberté d’accès,
- L’égalité de traitement,
- La transparence.
Il s’agit là des 3 piliers fondamentaux ⚖️ concernant les marchés publics. Aucun de ces 3 principes ne peut être rompu sous peine d’annulation de l’appel d’offres. Mais que signifie t’il exactement ?
La liberté d’accès vise à rendre accessible les marchés publics pour toutes les entreprises Françaises et plus largement Européennes. En d’autres termes, quel que soit le statut de votre société, votre effectif, votre chiffre d’affaires… Vous pouvez postuler aux marchés publics 🥳 !
ℹ️ Un conseil : N’oubliez JAMAIS de cibler des appels d’offres en corrélation avec vos capacités. Nous le verrons plus loin dans notre article.
L’égalité de traitement est simple à comprendre. Elle vise à mettre tous les candidats sur un même pied d’égalité : même degré d’information, même critère d’évaluation, même règle du jeu… Autrement dit, aucune entreprise ne doit être avantagée de quelque façon que ce soit.
Enfin, la transparence vise à imposer à l’acheteur public la traçabilité de l’intégralité de ses actions : définition des besoins, rédaction des pièces du dossier de consultation des entreprises (DCE), justification du choix du titulaire… Tout doit pouvoir être justifié !
Les seuils des marchés publics
Arrêtons-nous 5 minutes sur ce point qui mérite éclaircissement 💡. À l’heure où je rédige ces quelques lignes, il existe un seuil que vous devez connaître : 40 000 € H.T.
En dessous de ce seuil, l’acheteur public n’a pas l’obligation de passer un marché public. Il peut donc travailler en direct avec certaines entreprises à condition de respecter quelques précautions : faire bonne utilisation des deniers publics, sélectionner une offre pertinente et ne pas faire affaire systématiquement avec les mêmes opérateurs économiques.
Un conseil : Si votre offre de service est inférieure à 40 000 € H.T. 💶 sur 1 an, pensez à prospecter le secteur public !
Au-dessus de 40 000 € H.T., l’acheteur public a l’obligation de passer un appel d’offres : rédaction des pièces constitutives d’un dossier de consultation des entreprises (DCE), publication du marché, analyse des candidatures et des offres, choix et information au titulaires et aux candidats rejetés. Bref, dans ce cas, un vrai travail attend l’acheteur !
Et nous le verrons, en fonction des seuils des marchés publics et des choix de l’acheteur, les procédures mises en place peuvent varier 👇.
Les procédures marché public
Et oui, tout n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. tant pour vous que les acheteurs publics d’ailleurs ! On est en France tout de même 🙃. Sans vous abreuver de détails à n’en plus finir, sachez qu’il existe 2 grandes typologies de procédures marchés publics que sont :
- Les marchés à procédures adaptées,
- Les procédures formalisées.
Il est important de les distinguer pour plusieurs raisons. En voici quelques-unes.
Les marchés à procédures adaptées (MAPA)
Commençons par le plus simple, nous passerons en mode difficile un peu plus tard. LES MAPA, entendez marchés à procédures adaptées, sont des marchés publics dont le montant estimé ne dépasse par une certaine somme :
- Pour l’État : 140 000 € H.T. pour les marchés publics de fourniture et de service,
- Pour les collectivités territoriales : 215 000 € H.T. pour les appels d’offres de fourniture et de service,
- Pour toutes les institutions publiques : 5 382 000 € H.T. pour les marchés publics de travaux (BPT).
Il est plus simple de répondre à ce genre de marché qu’à des procédures formalisées. Pourquoi ?
La raison est à rechercher dans l’évaluation de vos capacités. En effet, lorsque vous répondez à un appel d’offres, l’acheteur public va essayer de savoir si vous avez les épaules assez larges pour assumer l’exécution du marché public. Autrement dit, il va chercher à savoir si, oui ou non, vos capacités (chiffre d’affaires, effectifs, références, qualification…) sont en adéquation avec la taille de son marché (montant, durée, risques…).
ℹ️ Un conseil : Vous êtes une TPE, vous débutez sur les marchés publics, sélectionnez des marchés à procédures adaptées pour commencer.
Lors de la passation de MAPA, l’acheteur public est beaucoup plus souple que dans les procédures formalisées.
Les procédures formalisées
Ici, on attaque du lourd 🤯 ! Entendez par là, des marchés publics avec un volume financier 💰 important. Pour rappel, je vous invite à reprendre les précédents seuils. Au-dessus des montants affichés, vous êtes dans une procédure formalisée.
Les seuils préalablement énoncés varies généralement tous les 2 ans.
Et autant le dire toute de suite, s’attaquer aux procédures formalisées demande de l’expérience et de l’expertise 🤓. De l’expérience car votre entreprise doit disposer d’un solide historique. De l’expertise car vous n’avez pas le droit à l’erreur lors de votre réponse au marché public.
Dites-vous bien que l’acheteur public ne vous fera pas de cadeaux dans l’analyse de vos capacités : effectif en nombre suffisant, références en lien avec l’objet du marché, chiffre d’affaires 2 fois plus important que le montant estimatif du marché…
ℹ️ Un conseil : ne débutez jamais par une réponse à une procédure formalisée. C’est un coup à se casser les dents et à vous dégouter des marchés publics.
Maintenant que vous y voyez plus clair dans les marchés publics et que vous savez quelles procédures sélectionner, rentrons dans le vif du sujet : la compréhension des marchés publics.
Comprendre les appels d’offres
Dans certains domaines, il faut un décodeur pour comprendre les choses 🤓. C’est le cas des marchés publics : DCE, CCTP, CCAP, CCAG, CCTG, AE, BPU, DQE, RC, DPGF… Vous en voulez encore ?
Avant toutes choses, on va tâcher de comprendre, ensemble, la signification de toutes les terminologies, , que vous retrouverez dans les appels d’offres.
Le dossier de consultation des entreprises
Nom de code DCE 🥷, dossier de consultation des entreprises pour les intimes. C’est la base de tout puisqu’il s’agit du dossier au sein duquel vous retrouverez l’intégralité des documents de l’appel d’offres. Et en parlant de ces documents, parcourons un à un ces derniers pour bien en comprendre le sens.
Les documents généraux : Le CCAG et le CCTG
Les CCAG, aussi appelés cahiers des clauses administratives générales. Il s’agit en quelque sorte des conditions générales d’achats. Ils sont au nombre de six :
- Fournitures courantes et services,
- Travaux,
- Maîtrise d’oeuvre,
- Marchés industriels,
- Prestations intellectuelles,
- Techniques de l’information et de la communication.
Ils n’ont de force juridique obligatoire que dans la mesure où les parties s’y réfèrent. En d’autres termes, les conditions ne s’appliquent que si l’acheteur public y fait mention dans son dossier de consultation des entreprises.
Les Cahiers des Clauses Techniques Générales (CCTG) sont le pendant des CCAG d’un point de vue technique. Ils peuvent imposer des normes techniques minimales aux marchés publics qui y font référence
ℹ️ Un conseil : Vous ne verrez jamais ce document dans un DCE. Nul besoin de les apprendre par coeur, cela serait même une perte de temps. Vous devez néanmoins savoir qu’ils existent car l’acheteur peut y faire mention.
Le règlement de consultation (RC)
Je ne commence pas par cette pièce par hasard 😎 ! En effet, il s’agit de la pièce centrale lorsque l’on répond à un appel d’offres ! Pourquoi ?
Tout simplement car c’est cette pièce du DCE qui va poser les règles du jeu :
- Quelle date limite pour remettre votre offre ?
- Quelle plateforme d’envoi de votre réponse au marché public ?
- Quels critères d’évaluation mis en place par l’acheteur ?
- Variante, option, délai de validité des offres…
- Obligation d’utiliser, ou non, une signature électronique,
- Éléments à envoyer tant pour l’offre que la candidature…
Bref, vous l’aurez compris, le règlement de la consultation vous permettra d’avoir une vision globale du travail à effectuer pour répondre au marché public sélectionné.
ℹ️ Un conseil : vous recherchez un appel d’offres ? Consultez le règlement de la consultation pour mesurer les attentes de l’acheteur au niveau de votre réponse. Vous serez toute de suite si vous êtes en capacité, ou non, d’y répondre dans les délais.
Les annexes financières : BPU, DQE, DPGF
Elles sont au nombre de trois et ne jouent pas les mêmes rôles. le BPU (bordereau des prix unitaires) et le DQE (détail quantitatif estimatif) sont complémentaires. Le premier va chercher à connaître vos prix unitaires. Tandis que le second va avoir pour objectif de connaître vos prix par quantité.
Le DPGF (décomposition du prix global et forfaitaire) va quant à lui mesurer vos prix forfaitaires (prestation de service, coût d’une journée homme…). Ils sont généralement utilisés dans les marchés de prestations de services. À l’inverse, un BPU ou un DQE sera plus utilisé dans des appels d’offres de travaux ou de fournitures.
ℹ️ Un conseil : Dans la sélection de votre appel d’offres, ne négligez pas l’analyse des annexes financières. D’abord parce que certaines font plus de 2 000 lignes 🤯… Je vous laisse deviner le temps que cela peut prendre. Ensuite, parce qu’elles vous permettent de cerner rapidement les attentes de l’acheteur.
Les cahiers des charges : le CCAP et le CCTP
Le cahier des clauses administratives particulières (CCAP) regroupe l’intégralité des éléments administratifs et financiers inhérents au marché :
- Avez-vous le droit a une avance ? À des acomptes ?
- Quand et comment facturer l’acheteur public ?
- Quelle variation / actualisation des prix en cours d’exécution du marché ?
- Existe-t-il des clauses sociales ou environnementales ♻️ ?
- Quelles sont les pénalités de retard qui peuvent être appliquées ?
Autant de questions auxquelles vous trouverez réponse au sein du CCAP de l’acheteur.
Vient ensuite de cahier des clauses techniques particulières (CCTP). Pour faire simple, il s’agit du cahier des charges techniques au sein duquel vous trouverez les attentes techniques de l’acheteur. Ce document est central puisqu’il vous donnera précisément les besoins de l’acheteur.
ℹ️ Un conseil : Ne lésinez pas sur la lecture et l’analyse du CCTP. Pour ce qui est du CCAP, contrôlez les clauses importantes pouvant impacter le marché : pénalités de retard, formules de révision des prix, clauses sociales…
Le contrat : l’AE
Appelé acte d’engagement (AE) ou AATRI1 pour les intimes 😊, il s’agit ni plus ni moins du contrat. Rien de bien complexe concernant ce document. Pensez néanmoins à y reporter les bonnes informations, notamment en termes de prix.
ℹ️ Si une différence subsiste entre les prix de votre annexe financière et ceux reportés sur l’acte d’engagement, sachez que c’est ce dernier qui fait foi. Pensez donc à bien le contrôler avant d’envoyer votre réponse.
C’est bon, tout est clair pour vous concernant les documents marchés ? Passons sans plus attendre à ce que les acheteurs publics attendent de vous : candidature et offre 🚀.
La candidature
Étape incontournable de la réponse aux appels d’offres : le dossier de candidature ! Et sans plus attendre, commençons par une bonne nouvelle 🥳 . Une fois que vous aurez finalisé votre premier dossier de candidature, 95% des informations pourront être réutilisées pour vos futurs marchés publics.
Mais au fait, c’est quoi un dossier de candidature 🧐 ?
Excellente question ! Il s’agit d’un dossier regroupant un certain nombre d’éléments administratifs, financiers et techniques dans le but de prouver à l’acheteur public que vous avez bien les capacités nécessaires pour exécuter son appel d’offres. Et par capacité j’entends l’effectif, les références, le chiffre d’affaires, les qualifications…
Et là ou cela devient intéressant, c’est que la liste des pièces pouvant être demandée par l’acheteur public est limitée par arrêté ministériel. Autrement dit, le pouvoir adjudicateur ne peut pas vous en demander plus que ce qu’il n’est prévu par la loi. Vous voyez ou je veux en venir 💡 ?
ℹ️ Un conseil : Les pièces demandées au sein d’un dossier de candidature étant énoncées dans la loi, vous pouvez très bien préparer un modèle de dossier de candidature !
Vous y regrouperez tous les éléments utiles comme : une déclaration sur l’honneur, vos attestations d’assurance, vos cotisations fiscales et sociales, la liste de vos moyens techniques, de vos références, le détail de votre chiffre d’affaires et de votre effectif sur les 3 dernières années…
Et si vous allez au bout des choses, vous pouvez même déjà remplir les formulaire DC1 ou DC2, voir le DUME (document unique de marché européen) pour les plus aventuriers 🏝.
L’offre
Méfiez-vous de cette partie, c’est surement la plus importante lorsque l’on répond à un appel d’offres public. Mais qu’entend-t-on réellement par “offre” ? Et bien tout simplement, l’intégralité des pièces demandées par l’acheteur public et constituant votre offre technique et tarifaire.
On peut citer, par exemple, l’acte d’engagement, le mémoire technique, les annexes (plans, planning fiches techniques…), le BPU / DQE / DPGF… En fonction des marchés publics, l’ensemble de ces pièces sont susceptibles, une fois complétées par un opérateur économique (vous), de constituer votre offre.
Et là, ne me faites pas le coup d’en oublier 🤷♂️ une lors de la réponse à un marché public. Autrement, c’est l’élimination directe !
Mais sans plus attendre, mettez-nous ensemble dans une situation de réponse à un appel d’offres et analysons les étapes précises à respecter 👇.
Répondre à un appel d’offres
Avant de vous lancer dans le grand bain 🛁 , assurez-vous de maîtriser tout ce qui précède. Vous risquez autrement d’avoir des trous dans la raquette et de faire des erreurs qui peuvent être fatales.
Se préparer à répondre aux appels d’offres
Qui dit répondre aux appels d’offres, dit respecter les délais de remise des offres. En d’autres termes, préparez-vous à devoir suivre un calendrier serré entre le moment ou vous détectez le marché public et celui ou vous devez remettre votre réponse.
Et je vous assure, ce calendrier est toujours plus court qu’il n’y paraît 📅. D’où l’importance de prévoir certaines choses avant toutes réponses à un appels d’offres :
- Qui est responsable de quoi : veille en marché public, sélection de l’appel d’offres, rédaction du dossier de candidature, du mémoire technique, étude des prix…,
- Qui analyse quoi : les demandes administratives, les besoins techniques, l’obligation de signature électronique, les critères d’évaluation…
- Qui valide quoi : les prix, le mémoire technique, le planning…
N’oubliez pas, vous devez répondre à un process précis qui vous impose un certain nombre d’éléments obligatoires. Sans ces éléments, vous pouvez dire adieu à l’appel d’offre 🙋♂️. Pour éviter toutes erreurs autant s’organiser convenablement. Pour ce faire, nous vous donnons plusieurs astuces que vous trouverez 👇
- Nommer une personne responsable de la veille en marché public,
- Organiser une réunion mensuelle permettant de sélectionner les appels d’offres,
- Affectez un agent à la coordination de la réponse : synthèse des demandes acheteurs, compilation des différentes demandes, lien entre les services…,
- Constituer un groupe projet : un responsable des éléments administratifs, un responsable de l’analyse des besoins de l’acheteur + mémoire technique + prix, un responsable de l’envoi du marché et de la vérification des pièces.
Et surtout, impliquez / intéressez votre personnel au risque de les perdre en cours de route… Car n’oubliez jamais, répondre à un appel d’offre peut générer du stress pour certains, notamment ceux qui se trouvent en bout de chaîne (envoi du marché public).
Trouver et sélectionner un marché public
Ne négligez pas cette étape. Elle paraît simple… Et je vous assure qu’elle peut s’avérer extrêmement chronophage ⏳. Mais au-delà de la perte de temps que cela peut représenter, elle est aussi l’étape qui va conditionner la suite.
La première question que vous devez vous poser est comment faire de la veille en marché public : utiliser un outil gratuit VS un outil payant, internaliser VS externaliser ? Tout dépendra de vos capacités internes, tant au niveau de vos moyens humains que de votre budget.
Concernant les plateformes de veille, il en existe beaucoup : marchesonline, nouma, vecteur plus, e-marches-publics… Chaque plateforme a ses avantages et ses inconvénients, l’idée étant de sélectionner celle qui vous paraît la plus à même de répondre à vos besoins.
Ensuite, n’oubliez pas une chose fondamentale 🧐 : Sélectionnez un marché public non adapté à vos capacités, c’est l’assurance de passer à côté de l’appel d’offres.
ℹ️ Un conseil : sélectionnez un marché public adapté à votre entreprise, ses caractéristiques, son positionnement… Prenez en compte les éléments suivants dans votre choix :
- Aurez-vous le temps de répondre à l’appel d’offres eu égard à sa date limite de réponse ?
- Les critères d’évaluation sont-ils adaptés à votre positionnement ?
- Les demandes au niveau de la candidature (minimum de CA, qualifications…) sont-elles en adéquation avec vos capacités ?
- Les prestations demandées sont-elles bien en concordance avec ce que vous savez faire en interne ?
Vous répondrez à toutes ces questions en faisant une analyse fine du dossier de consultation des entreprises (DCE). Commencez par le règlement de la consultation (RC), jetez un oeil aux annexes financières et parcourez le cahier des clauses techniques particulières (CCTP). C’est l’ordre logique des choses.
Pensez-y : prendre le temps de répondre à ces interrogations, c’est mettre le maximum de chance 🍀 de votre côté pour la suite.
Personnaliser son dossier de candidature
Vous avez préparé un modèle de dossier de candidature ? Non 😵 !? Et bien si ce n’est pas le cas, vous avez deux solutions. Vous le faites tout seul comme un grand ou vous en téléchargez un tout fait. C’est pratique, c’est rapide et cela vous sécurise pour ne rien oublier 👇
Et puis, n’oubliez pas la bonne nouvelle avec le dossier de candidature. Une fois qu’il est fait, vous n’aurez plus qu’à le personnaliser pour chaque réponse à un appel d’offres. Gain de temps garanti ⏳ !
Pour vous aider, voici une liste des éléments à personnaliser pour chaque réponse :
- DC1 : nom de l’acheteur, objet du marché, choix du lot,
- DC2 : nom de l’acheteur public, objet de l’appel d’offres,
- Références client en lien avec l’objet du marché public.
Ensuite, vous serez sur de la mise à jour annuelle concernant votre effectif, votre chiffre d’affaires, vos attestations d’assurance… Rien de bien compliqué donc, pas besoin de vous en faire pour ça 😮💨.
Personnaliser son modèle de mémoire technique
Même tarif que le dossier de candidature, en plus dur 😱 ! Pas de panique néanmoins, on va vous détailler une méthodologie qui fonctionne bien.
Étape 1 : préparer un modèle de mémoire technique
Pour comprendre ce qui va suivre, il faut prendre 2 minutes pour expliquer la méthode de notation de l’acheteur. Ce dernier choisit des critères d’évaluation qu’il indique au sein du règlement de la consultation. En fonction du secteur concerné par le marché public, ces critères peuvent être récurrents. Exemple pour des appels d’offres de travaux :
- Moyens humains et matériels affectés au chantier,
- Organisation mise en oeuvre pour réaliser les travaux,
- Moyens relatifs à l’hygiène, la santé, la sécurité,
- Politique RSE et gestion des déchets sur le chantier,
- Qualité des travaux mise en oeuvre,
- Fournitures sélectionnées et fiches techniques…
ℹ️ Un conseil : anticiper ce qui peut vous être demandé au sein de votre mémoire technique en maîtrisant ces critères d’évaluation. À partir de cela, créez un modèle de mémoire technique.
Vous souhaitez avoir un modèle de mémoire technique qui fait la différence. Consultez les modèles de mémoires techniques que nous mettons à votre disposition 👇 :
Étape 2 : Personnaliser votre modèle de mémoire technique
C’est good, vous avez votre modèle de mémoire technique ? Eh bien, personnalisez-le en fonction des besoins de l’acheteur public (CCTP) et des critères d’évaluation sélectionnés par l’acheteur (RC).
Pour faire simple, vous allez reprendre le plan de votre mémoire technique en fonction des critères d’évaluation de l’acheteur. Pour chaque critère auquel vous répondez, vous allez personnaliser votre réponse en fonction des éléments importants du CCTP. Exemple pour un marché public de travaux :
- Intervention en milieu occupé ?
- Travaux dangereux (travaux en hauteur, amiante, plomb, utilisation d’une grue…),
- Co-activité sur le chantier ?
- Indications concernant les typologies de matériaux à utiliser ?
- Zones de stockage, d’approvisionnement, de livraison prévues par l’acheteur public… ?
À ce stade, votre rôle sera de maîtriser suffisamment bien le CCTP pour gagner en pertinence au sein de votre mémoire technique.
Envoyer sa réponse au marché public
Vous êtes arrivé jusqu’ici 🥳 ? Vous pouvez être fier de vous ! Avant toute chose vérifier une chose plus qu’importante : la signature électronique est-elle obligatoire ?
Si tel est le cas, foncez commander un certificat de signature électronique. Attention, celui-ci doit être agréé par le ministère de l’intérieur.
ℹ️ Un conseil : lors de votre sélection du marché public, vérifiez l’obligation de signature électronique au sein du règlement de la consultation de l’acheteur public. Si vous avez un doute, poser la question à l’acheteur à travers la plateforme dématérialisée utilisée.
Avant de commencer l’envoi de votre réponse, vérifier les pièces. Pour ce faire, prenez le règlement de la consultation et vérifiez que vous n’avez rien oublié tant au niveau de la candidature que de l’offre.
Ensuite, rendez-vous sur la plateforme à travers laquelle vous avez pu télécharger le Dossier de Consultation des Entreprises. Celle-ci est indiquée dans le Règlement de consultation. C’est à travers cette plateforme que vous pourrez envoyer votre marché.
Suivez alors toutes les indications.
ℹ️ Un conseil : Il se peut que vous rencontriez des difficultés, surtout la première fois. C’est la raison pour laquelle, je vous conseille de vous y prendre quelques jours à l’avance.
Une fois l’envoi effectué, vous recevez un accusé réception. Pensez à le contrôler afin de vous assurer que vous n’avez rien oublié.
Ce n’était pas de tout repos mais nous en avons fini avec cet article 👍. Nous espérons que celui-ci vous a été utile dans votre démarche de compréhension des appels d’offres. Si vous avez des questions, n’hésitez bien évidemment pas à nous contacter.
Et comme nous nous y étions engagés, vous trouverez 🎁 ci-dessous un modèle gratuit de mémoire technique à télécharger. Celui-ci n’est bien sûr pas aussi complet que nos trames de mémoires techniques. Elle a néanmoins le mérite de vous fournir un plan clés en main :).